La TOMATE, eh bien , la Science en a fait tout un plat, avant de
l' accepter comme étant comestible!
John Gerard, physicien anglais et herbaliste reconnu, écrit dans un mémoire que la tomate est toxique et qu'elle ne doit être consommée sous aucune forme tout en sachant qu'on commençait à l'utiliser en Espagne et en Italie.
Il stipule même qu'en pharmacopée elle pourrait soigner la goutte et les ulcères mais que d'autres plantes ont des vertus similaires reconnues et que son incidence sur la santé ne vaut pas le risque.
À cause de son refus catégorique de classer la tomate comme aliment, la tomate s'étiole comme plante ornementale dans les jardins anglais et ce n'est qu'en 1728 qu'on commence doucement à en mettre quelques quartiers dans la SOUPE (coucou Michèle!! )
En Amérique du Nord, la tomate avait ses adeptes, ses suspicieux et ses conditionnels. Trop belle et trop tentante les puritains la considéraient comme un péché au même titre que la danse, la boisson et les cartes. Les scientifiques prétendaient que ses liens de parenté avec la foudroyante mandragore, la mystérieuse belladone, toutes issues de la famille des solanacées, pouvaient avoir laissé des traces … et détruire l'homme petit à petit.
N'avait-elle pas été baptisée "Mala Insana" par le botaniste italien Pierandrea Mattioli!
Quant aux sorcières et alchimistes, la senteur de soufre dégagée par ses consoeurs et sa rougeur prononcée leur faisaient pressentir une alliance infernale et la tomate trônait dans leurs marmites fumantes plus souvent que dans le chaudron de la cuisinière.
En 1800, les habitants de la Caroline du Sud commencent à exporter des graines et des recettes dans les états périphériques. En 1806, l'American Gardener's Calendar affirme que la tomate rehausse le goût des sauces et des potages.
Trois ans plus tard, Thomas Jefferson° président américain se porte à la défense de ce fruit tentateur.
Il en cultive dans son JARDIN de MMONTICELLO° et quiconque vient à passer chez lui se trouve invité à dîner et les plats sont égayées de taches rouges au goût subtil à la stupéfaction des convives.
(°Les Américains surnomment Jefferson « père de la Déclaration d'indépendance ». Il s'intéresse aussi à l'archéologie, une science nouvelle, et les Américains le surnomment « le père de l'archéologie » en référence aux techniques d'excavation qu'il a développées. Jefferson meurt le 4 juillet 1826 à 83 ans, le jour de l’Indépendance et le même jour que son ami, rival et prédécesseur John Adams.
Jefferson a achèté la LOUIS-IANE à NAPOLEON le CORSE ce qui a entraîné un quasi-doublement de la surface des États-Unis.)
°MONTICELLO est un village de CORSE ( berceau de Napoléon) cher au coeur de notre amie MICHELE du Forum !! dont La soupe à la TOMATE est le plat qu'elle déteste !!!
Le temps passe mais la tomate a beau se parer de robe écarlate, rouge, jaune ou verte, de vieilles superstitions traînent encore dans la plupart des cuisines. Si les Créoles de la Nouvelle-Orléans lui ouvrent leurs portes en 1912, manger un kilo de tomates s'avérait, en ce 26 septembre 1820, un exploit que les médecins américains du Massachusetts jugeaient funestes.
Robert Gibbon Johnson, colonel quadragénaire et figure honorable de la ville de Salem, va tenter, devant 2000 personnes rassemblées devant le palais de justice, d'ingurgiter un kilo de tomates pour prouver, en ce jour du bel été indien, que ce légume-fruit rubicond et rouge à souhait pousse dans la nature pour le plaisir de l'oeil, du goûter et de la santé. Le public est fébrile. Nul avant lui n'avait osé démontrer, en pratique, un tel raisonnement. Tel un comédien s'avançant sur la scène avec son panier à la main, Johnson, avec lenteur et satisfaction, les déguste une à une. Marque-t-il un air de déception en tendant la main vers la dernière tomate, comme quoi il aurait pu en manger davantage, les annales ne le disent pas. Mais un fait est certain: il se retira heureux et gavé et mourut …quarante ans plus tard!
Mais la grande révolution américaine ... de la tomate prend racine dans un article du Dr John Bennet en 1834 qui vante ses vertus de façon telle que le New York Times évalue une montée spectaculaire de ce plant en culture. On ne parle plus que de tomate. L'offensive médiatique fait tomber les dernières barrières et les éditeurs se lancent dans la publication de livres de recettes, de périodiques horticoles, de chroniques médicales. On lance même sur le marché en 1837 des "tomato pills". On assiste à des cures miracles. On rapporte que la tomate a guéri des toux chroniques jusqu'à éloigner la menace du choléra. Sans le savoir, les Américains avaient découvert une autre source de vitamines.
Mais on ne connaissait pas encore la salade de tomates, le sandwich, le coulis, etc. Jusque dans les années 30, soit du temps de nos grands-mères, on prétendait encore que manger une tomate crue était suicidaire et qu'il fallait au moins trois heures de cuisson pour faire disparaître les vieilles peurs. Heureusement pour nous, la tomate fait maintenant partie de notre quotidien et mordre dans une tomate bien juteuse et fraîchement cassée au parfum de terre et de soleil fait partie des plaisirs de l'été.
Nombreux sont ceux qui se demandent, et à juste raison, si la tomate est un fruit ou un légume. Réglons la question une fois pour toute: La tomate est un fruit. Il faut attendre un jugement de la Cour Suprême en 1893 pour reclassifier la tomate dans les légumes mais, botaniquement, la tomate demeure et demeurera un fruit … que l'on savoure en légume!
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