Suite à mes démarches avec Béatrice, la retraite complémentaire me demande de lui transmettre tout mon relevé de carrière depuis 1966 (je suis née le 24 décembre 1943).
Quel boulot ! Plongeon dans le passé... Vais-je tout retrouver ? Je vais être face à moi-même et à MOI de mes différents passés.
L'aventure commence le 30 juin. Je commence à farfouiller dans mes anciens dossiers, à la recherche de mon premier emploi où j'étais l'Assistante de Pierre de Lagarde, Producteur et Journaliste de la célèbre émission "Chefs d'Oeuvre en Péril".
Celui-ci a voulu me faire taper à la machine des textes. Il s'avère que je n'étais pas dactylo, mais j'emportais les textes chez moi et les faisais taper par la secrétaire de mon père ! et pendant ce temps je prenais des cours pour devenir une professionnelle en sténo-dactylo. Pierre de Lagarde ignorait tout de ma stratégie. Je lui ai avoué une fois que j'ai été formée. En réponse à cette "cachotterie", il s'est mis à rire !
Et je suis restée son Assistante pendant les dix années que durèrent l'émission. Cela me fait du bien de me souvenir de cette époque et nous en rions avec Béatrice.
A cette même époque mon père avait pour meilleur ami René-Guy, Chercheur au CNRS, qui avait promis à mon père malade de le remplacer en tant que tel, à sa mort.
Cela a aussi une certaine importance, car mon dernier poste sera "Assistante" de René-Guy. Béatrice me fait prendre conscience qu'auprès de René-Guy, j'ai vécu la même situation de "cachotterie" qu'à mon premier poste !
Revenons au 30 juin : René-Guy vient passer une quinzaine de jours à la maison. Il a 95 ans, toute sa tête et toujours dans la Recherche. Un sacré bonhomme, qui fait ses deux kilomètres de promenade à pied tous les matins à sept heures !
Pour des raisons professionnelles, René Guy me propose un voyage dans la Drôme, terre de mes ancêtres, chez des amis et clients à lui. Ils habitent le village de La Touche qui possède un château dont nous avions fait un reportage avec la propriétaire, à l'époque de "Chefs d'Oeuvre en Péril".
Je souris, c'est à la fois la terre de mes ancêtres et je suis avec mon substitut de père, René-Guy et en même temps dans mes papiers de retraite complémentaire.
L'ouverture de cette retraite complémentaire provoque et attire les évènements de mon passé à l'instant présent où la propriétaire du château vit toujours dedans. J'ai constaté que celui-ci était de plus en plus délabré, alors que mon passé à MOI est transfiguré.
En allant chercher mon frère Pierre à l'aéroport, j'achète le journal "Le Figaro" (figure , transfiguré) dans lequel une page complète est consacrée à "Chefs d'Oeuvre en Péril" et Pierre de Lagarde.
Je suis sur le bon chemin et Béatrice me montre que quand René-Guy vient me voir, je le ramène à la gare de Bellegarde.
Nous nous sommes arrêtés dans des chambres d'hôtes tenues par des allemands qui nous ont précisé qu'actuellement ils faisaient restaurer la chapelle.
Béatrice me donne le message suivant : "Envoie un petit mot à Pierre de Lagarde pour lui rappeler ton bon souvenir et pourquoi pas, lui proposer une rencontre !".
Aujourd'hui il assure une émission sur une chaîne catholique réservée aux Eglises et aux chapelles ! HI ! Hi ! Hi ! HA ! HA ! HA !
Donc je vais faire la démarche avec plaisir car je garde un souvenir agréable de notre collaboration, même si le reste de mon vécu de cette époque je vivais, en dehors de mon job, un enfer entre ma mère malade qui avait un cancer de la mâchoire et mon père malade dont j'étais la seule à m'occuper au quotidien. Ce qui fait le pourquoi que je ne me suis jamais mariée et que je n'ai jamais eu d'enfants. Athmosphère étouffante, culpabilisante de la famille. Equilibre du passé, des bons et de moins bons souvenirs.
Accepter de se détacher des rancoeurs et des regrets d'autrefois et mettre en avant les souvenirs vécus heureux, même s'ils ne sont pas nombreux et aujourd'hui permettre l'équilibre .
Philippe Noiret disait à la fin de savie "qu'il préférait le miracle de l'équilibre".
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