VIE de SAINTE CATHERINE de SIENNE
Comment devient-on Sainte ou SAINT !!!
VOICI COMME EXEMPLE, un critère du PASSE que l'EGLISE retenait pour choisir ses SAINTES ou SAINTS:
L'ANOREXIE MENTALE
Issue la bourgeoisie siennoise, fille du teinturier Giacomo Benincasa, homme doux et pondéré, Catherine est née chétive en même temps qu'une sœur jumelle, nommée Giovanna, encore plus malingre qu'elle.
Leur mère, Lapa Piacenti, femme d'humeur changeante, colérique, souvent revêche, voire grossière, et très préoccupée par les biens matériels, avait eu auparavant 22 enfants, pour la plupart morts en bas-âge ;
chaque nouvelle grossesse interrompait prématurément l'allaitement en cours. Lapa expliquait leur perte par un sevrage trop précoce ;
elle décida donc de n'allaiter qu'une seule des jumelles pour que celle-ci au moins soit sauvée.
Mise en nourrice, Giovanna ne tarda pas à mourir, tandis que Lapa nourrissait Catherine avec un plein succès durant plus d'une année.
Dans le discours familial, le bébé survivait grâce au fait que la mère avait sacrifié l'autre et exerçait ainsi une toute-puissance absolue sur l'enfant.
Ayant profité du lait qui aurait été dû aussi bien à sa jumelle, Catherine avait eu le temps de franchir le cap dangereux et d'être sevrée avant que Lapa ne soit à nouveau enceinte.
Lapa elle-même a témoigné qu'elle s'y était prise très maladroitement pour sevrer Catherine. La prégnance des fantasmes spirituels relatifs à l'allaitement prend chez cette dernière d'autant plus de sens que le sevrage signifie souvent la mort.
Le nourrissage par Jésus vient lever en partie cette angoisse.
Jésus dit :
Si l'amour ineffable que j'ai eu et que j'ai encore pour les hommes était éteint et fini, vous ne seriez plus. […] Je me suis fait le chenal qui vous amène l'eau de la grâce.
L'imagerie de Catherine suggère une résistance au sevrage par un bébé qui continue à téter bien que la mère ait enduit son mamelon d'aloès pour dégoûter l'enfant.
Catherine a environ deux ans à la naissance de sa petite sœur, nommée Giovanna en souvenir de l'enfant morte.
Giovanna, dite familièrement Nanna, se trouve ainsi ostensi-blement en position d'enfant de remplacement.
Indûment survivante, puis supplantée par une enfant venue remplacer la jumelle morte, Catherine se trouve ainsi dès sa première enfance dans une position de quasi-morte.
Sa doctrine d'identification au crucifié signifie aussi qu'elle désire échanger sa vie contre celle d'un agonisant. Comme il sied à une anorexique, elle oscillera durant toute son existence entre la vie et la mort.
Par sa “survie”, l'anorexique pose la question de la différence entre un mort et un vivant.
« Qui suis-je ? Suis-je un vivant ? Suis-je un mort ? »
Étant encore enfant, Catherine décide secrètement de ne jamais se marier. Quand elle arrive vers l'âge de douze ans, sa mère commence à la préparer afin qu'elle devienne une femme accorte et bien parée.
Déçue par la résistance de sa fille, Lapa se fait aider par Bonaventura, sœur aînée de Catherine, que celle-ci aime et admire vivement.
Sous cette influence, l'adolescente prend goût à la féminité durant plusieurs années. En même temps, une expérience valorisante de l'abstinence volontaire lui est fournie par son aînée, car celle-ci obtient en jeûnant que son mari devienne moins volage.
Mais, vers l'âge de quinze ans, en 1362, Catherine subit une rupture de cette trajectoire ; Bonaventura, initiatrice de Catherine aux artifices de la féminité, meurt en couches ;
Catherine ressent ce malheur comme punition de sa propre coquetterie. Quelques mois plus tard, quand Catherine recommence à se dérober aux espérances matrimoniales que sa mère projette sur elle, Nanna aborde à son tour l'adolescence et meurt, redoublant ainsi le destin de la première Giovanna.
Les traumatismes subis dans la première enfance sont tragiquement réactivés ;
les trois sœurs les plus importantes pour elle sont mortes et Catherine en porte la culpabilité ;
elle se détache brusquement du monde. Elle décide de prononcer un vœu de chasteté et concrétise cette résolution en altérant sa féminité :
elle se coupe les cheveux à ras, elle se flagelle jusqu'au sang, s'ébouillante aux jets d'eau de Vignone, station thermale mondaine où sa mère a jugé bon de l'emmener.
Ayant contracté la variole, elle refuse de se soigner. Bientôt, elle s'abstient complètement de viande, de vin et de tout met cuit, à l'exception du pain, jusqu'à perdre ainsi la moitié de son poids.
Elle réduit également son sommeil d'une façon sévère. Le motif premier de telles mortifications est la volonté d'échapper à la vie conjugale que le conformisme de sa mère veut lui imposer.
Elle perdit l'appétit à des époques en parallèle étroit avec des crises dans ses relations familiales, qui, elles-mêmes, coïncidaient avec la progression de sa conquête absolue d'elle-même.
Catherine mourra de sous-alimentation le 23 avril 1380, au terme d'une longue période où elle sera restée entre la vie et la mort. Quand son directeur de conscience (et futur biographe), Raymond de Capoue, tente de l'obliger à manger, elle allègue son incapacité d'obéir, l'inappétence étant chez elle une véritable maladie ne dépendant pas de sa volonté.
Imaginez la résonance de tous les SAINTS de notre calendrier!
Aujourd'hui, l'EGLISE ne BEATIFIE plus autant que par le passé, car la SCIENCE, "MEDECINE " DEMYSTIFIE de potentiels ETATS de SAINTETE, qui sont en fait des personnes atteints de " MALADIES MENTALES "